[Stones Throw Records]
Le nouvel album de Mocky, ''Music Will Explain (Choir Music Vol. 1)'', son premier sur le label Stones Throw, se concentre sur la voix humaine et cherche à capturer l’essence de l’humanité dans un monde de plus en plus digital et artificiel. Pour cela, Mocky a réuni amis et collaborateurs autour d’un micro dans son garage, créant un mélange volontaire d’harmonies humaines, d’instruments live et d’enregistrements analogiques, un son authentiquement humain.
[Radmar, les Disques Normal et À Tant Rêver Du Roi]
Pierre Marolleau, qui traîne ses obsessions diverses et variées depuis une vingtaine d’années sous différentes formes, y a condensé toute sa créativité, complètement débridée. On y trouvera donc du hip-hop tordu, du kraut rock funky, de l’electro pop malade. « Medium level » est un shaker placé dans un sac à dos en kevlar lui-même placé dans le plus grand manège à sensation qu’on puisse trouver dans le coin. Vous l’avez compris, il faut s’accrocher pour tenir ça entre ses oreilles sans avoir le tournis. Si la plupart des titres sont nés d’impros, on se doute qu’il a quand même fallu pas mal d’essais pour que la mixture soit assez équilibrée, qu’un élément instable n’explose pas en causant des dommages irrémédiables aux autres. « Medium level » est le manifeste d’un travail bien fait.
[International Anthem Records]
Le DJ londonien fête les dix ans du passionnant label de Chicago avec une compilation de coups de cœurs et d’inédits à découvrir en écoute. Fondée à Chicago il y a une dizaine d’années par le batteur Scottie McNiece et l’ingénieur du son David Allen, cette maison rare explore depuis lors les facettes musicales les plus captivantes de la grande ville de l’Illinois (mais pas que), une scène dont l’héritage et la richesse fascinaient déjà de longue date Gilles Peterson. De Ben Lamar Gay à Makaya McCraven, et jusqu’au collectif Resavoir fondé par le trompettiste Will Miller, nombreux ainsi sont les esprits libres d’un jazz XXL à s’être révélés au monde grâce à ces chercheurs de son œuvrant sur les berges du lac Michigan.
Les Snapped Ankles n’ont ni nom, ni visage. Ils viennent de l’Est londonien ou s’en revendiquent. Sur scène, difficile de reconnaître quiconque. Le groupe évolue en tenue camouflage, se réclamant d’un peuple de l’herbe qui leur confère une nature indistincte, foncièrement végétale et qui gomme leur personnalité. Les Snapped Ankles ont développé au fil des albums une mythologie qui mêle communion avec la terre, tribalisme, écologie et sciences naturelles mais aussi critique du capitalisme et jeu de rôles. Sur le plan musical, le cocktail est détonnant, fascinant et azimuté, mélangeant musique électronique, krautrock et pop rythmée.
[Radical Elite Records]
Il y avait dans les précédents disques de Escape-Ism une fougue et une énergie qui sont ici délibérément contenues et maîtrisées comme si Svenonius appliquait à sa formule habituelle une sorte de “maîtrise tantrique” des effets et des tensions. Le résultat est époustouflant avec un disque d’outsider parfait, de rebelle au grand cœur, de marginal majestueux, obsédé par l’underground, ce qui se passe dessous le monde émergent et échappe encore aux forces du marché.
[Delodio Records]
Un océan-disque dans lequel nageraient synthétiseurs, boite à rythmes et chants languissants de Brigitte Fontaine façon library music, c’est un bon résumé du formidable deuxième album de Charlotte Leclerc. Un bis repetita gagnant toujours signé sur le label Delodio et qui redonne espoir dans la beauté sortie de nulle part.
[Kuroneko Records]
Après Comme à la radio, Brigitte Fontaine et Areski Belkacem ont enchaîné les albums expérimentaux, mêlant poésie subversive et dépouillement sonore. Leur projet Baraka, initialement pensé comme un retour vers une pop intime aux influences orientales, a été détourné en studio par une production trop chargée, aboutissant à ''Les églantines sont peut-être formidables'' – un album longtemps interdit à la vente par le duo, dénaturé par des arrangements jazz-rock inappropriés. Mais récemment exhumées, les maquettes originales révèlent une version plus brute et sincère du projet. Ces prises dépouillées mettent en lumière l’alchimie vocale unique de Brigitte et Areski, capturant un moment suspendu entre deux époques de leur œuvre.
[Mexican Summer]
Sur son disque le plus majestueux et le plus sincère à ce jour, le guitariste texan joue avec grâce et puissance, évoquant le doux vide de l'Ouest américain. La musique de Pedigo, respire. S'appuyant sur la mélancolie discrète et sans artifice de « Letting Go » (2021) et de « The Happiest Times I Ever Ignored » (2023 ), son jeu ne vise pas la splendeur époustouflante du Grand Canyon, mais les petites villes-étapes sur la route qui l'y mène. D'une grâce aérienne à mi-chemin entre ECM et Windham Hill, les arrangements de Pedigo et du producteur Scott Hirsch sont conçus pour créer une impression d'espace.
[Escho Records]
L'album pop postmoderne et slinky du duo norvégien vous aborde lors d'une fête et vous murmure : Vous voulez aller dans un endroit encore plus cool ? Dans ''Big City Life'' , tous ces chemins se croisent, créant des formations éblouissantes : des chansons trip-hop luxuriantes, des grooves électro déchaînés, des morceaux dance qui sonnent comme du Liquid Liquid qui résonne dans un club vide après l'allumage des lumières. Tout cela se déroule dans une version romantique d'Oslo, où les rues sont toujours mouillées par la pluie et les clubs sentent toujours le Baccarat Rouge – le décor idéal pour des fables modernes sur le fait de grandir, de sortir et de tomber amoureux.
[Sonor Music Records]
Le guitariste, chef d’orchestre et architecte sonore allemand JJ Whitefield est une force novatrice de la scène contemporaine du Neo-Jazz-Kraut et des sous-genres adjacents dans le monde des grooves organiques, depuis le début des années 1990. Le travail avec son groupe Poets of Rhythm a dessiné le modèle de ce que l’on appelle aujourd’hui la neo soul. ''Off The Grid'' est un autre témoignage de la créativité de JJ Whitefield. L’album relie parfaitement les points à l’esprit de l’âge d’or de la Library Music, avec des grooves hypnotiques et des batteries entraînantes.
[Jazzman Records]
[Influenza Records]
Riffs menaçants, cordes qui souffrent pendant les concerts, membres du groupe dispersés aux quatre coins de la France, enregistrements DIY… Quand il s’agit de désordre, Zir Pachet, traduction égyptienne ancienne et approximative de « réceptacle du chaos créé par la déesse éventreur » sait ce qu’il en est avec son indie rock aux influences post-hardcore qui n’oublie jamais d’être mélodique.
[Mappa Records]
Défendu par le label slovaque mappa, ''Give Up Channel'' sonne un peu comme la rencontre fantasmée entre les collages sonores dadaïstes de The Books, le maximalisme ludique de Cornelius, les mutations électro-acoustiques contrastées d’Oval ou Christophe Bailleau et d’étranges réminiscences hip-hop, trance ou même néo-classiques. Un disque extrêmement bien produit qui sait jouer sur les silences et le choc des contraires.
[Western Vinyl Records]
En l’espace de deux albums, Travis Johnson et Steven Levine poursuivent leur aventure post-Grooms avec leur nouveau groupe Activity en compagnie de la guitariste Jess Rees du groupe Russian Baths et de la nouvelle recrue qu’est la bassiste Bri DiGioia. Autant vous dire que le quatuor de Brooklyn nous avait tout de même bouleversé et hypnotisé avec leur précédent album nommé ''Spirit In The Room'' marqué par le deuil et l’aliénation de notre monde il y a deux années de cela maintenant. Ce que l’on retient d’Activity est ce savoureux mélange d’art-rock, post-punk, darkwave, trip-hop, dream-pop et de noise-rock pour dépeindre une parfaite bande-son de notre époque anxiogène dominée par la montée de l’ultracapitalisme. Brouillant les pistes entre rêve et cauchemar, relativisme et nihilisme, la beauté et la laideur, ce troisième album d’Activity semble plus diversifié mais notable pour ces influences plus riches que jamais qui se dévoilent à nous à cours d’écoutes répétées.
[International Anthem]
Le saxophoniste et chanteur britannique a considérablement légitimé sa réputation en collaborant d’une part avec le fleuron de la scène jazz de Chicago (International Anthem, entre free et spiritual jazz) et la folk anglaise (Rozi Plain, Liz Green). Après un album issu de la même session d’improvisation que Gold , Come With Fierce Grace, un peu décevant, A Blade Because A Blade Is Whole est un retour en beauté de ce jeune poète inclassable, inspiré et inspirant.
[Cam Sugar Records / Decca Records]
Sortie de l'édition intégrale de la bande originale La Scoumoune, à l'occasion des 50 ans de la disparition de François de Roubaix. Une BO entièrement enregistrée dans le home-studio de François de Roubaix, en 1972. Chose qui ne se pratiquait pas à l’époque et dont De Roubaix sera l’un des procureuses, entouré de tous ses instruments et de son magnétophone 8 pistes, dans son appartement, rue de Courcelles à Paris.
[Patients Records]
Sur son sixième album studio ''Clowns'', Nadja Zela expose le présent comme un spectacle absurde, mais dans le grotesque, elle trouve de tendres utopies : des moments de célébration et de réconciliation s'élevant comme des signaux de fumée dans l'obscurité des perspectives dystopiques. Le son est analogique, spacieux, respirant et résistant aux tendances. Un avant-rock imprégné d'une touche non nostalgique de soul, de blues et de jazz, porté par des voix chorales qui parlent au nom du collectif.
[Pan European Recording]
L’insaisissable mais fascinant Flavien Berger n’est plus à une facétie près. Voilà qu’il ressort son premier album Leviathan dans une refonte sonore complète où, accompagné du groupe La Brume, il change la structure froide et minimaliste originelle par une enveloppe plus chaude et ronde, aux confins du jazzy.
[Wisdom Teeth Records]
Le label Wisdom Teeth de Facta et K-LONE revient au format V/A avec « Pattern Gardening » - un nouveau projet collaboratif substantiel qui s’appuie la tête la première sur l’amour du label pour la minimal-house, la micro et la tech-house. À travers 22 commandes originales, le disque sculpte la vision distincte et contemporaine du son du label - une vision qui nage entre des canaux chauds, bleepy, roulants, dubby, psychédéliques et riches en basses tout au long de sa durée.
[Hubko Records]
Trio norvégien qui se compose d’une chanteuse / multi-instrumentiste (Mari Kvien Brunvoll – par ailleurs la sœur de la chanteuse internationalement reconnue Ane Brun), du claviériste Asmund Weltzien et du drummer Oyvind Hegg-Lunde. Building Instrument nous propose aujourd’hui son quatrième album publié en un peu plus de dix ans d’existence, (toujours) chez Hubro. Adepte d’une pop à l’esthétique inhabituelle, le trio rejoint sur cette voie le groupe de rock alternatif aujourd’hui disparu Low ou encore (mais oui !) une Kate Bush qui, depuis longtemps, ne s’embarrassait plus d’un protocole contraignant.
[The Reverberation Appreciation Society Records]
Mélangeant toujours aussi habilement différents aspects du rock, du proto punk même, avec des éléments plus étonnants comme des passages afro-beats ou encore des moments que Devo ne renierait pas, le combo s'affranchit encore plus des frontières du genre pour nous livrer un album captivant de bout en bout.
[33-33 Records]
Le mystérieux chanteur de gorge et auteur-compositeur, connu pour sa fusion unique entre une magnifique guitare à accord ouvert et le Kohkin (guimbarde), sort son premier album physique, Posuposu Otani. L'album explore des harmoniques riches, des rythmes fluides et une attention particulière portée aux harmoniques et au timbre, évoquant des ambiances rappelant les peintres impressionnistes.
[Tapete Records]
Nouvelle collaboration entre Louis Philippe (Philippe Auclair) et le groupe The Night Mail après le superbe Thunderclouds paru en 2020. Un artiste qui s’inscrit, depuis ses débuts, dans le sillage des Beach Boys, et plus généralement d’une pop soignée et mélodieuse, connu également pour ses collaborations avec Sean O’Hagan ou encore Bertrand Burgalat. On le retrouve aux côtés d’Andy Lewis (ancien guitariste de Death in Vegas), Ian Button, Robert Rotifer, pour 14 titres (dont trois titres chantés en français), soyeux, radieux, gracieux er romantiques.
[Bristol Archive Records]
L’explosion post-punk de la fin des années 1970 et du début des années 1980 est considérée comme l’une des périodes les plus excitantes d’exploration musicale à Bristol. La période est maintenant revisitée, considérée comme encore plus pertinente pour le faire alors qu’il y a la vague de nouveaux groupes de 2020 qui relancent et exploitent le filon du genre. Près d’un demi-siècle plus tard de cette première période post-punk et les chroniqueurs toujours actifs de l’histoire musicale du West Country, Bristol Archive Records, se sont concentrés sur cette époque enivrante avec la sortie de la compilation.
[kythibong records]
Troisième album pour la bande de Spelterini et troisième occasion d'atteindre l'état de transe à l'écoute des deux longues nouvelles compositions proposées par ce quatuor français tirant son nom de la funambule italienne Maria Spelterini, connue notamment pour avoir traversé plusieurs fois les chutes du Niagara en 1876. L'analogie entre le funambulisme et la musique instrumentale du groupe est toute trouvée puisqu'en cherchant le point d'équilibre entre les expérimentations du krautrock, du post-punk voire du math-rock.
[Anti- Records]
A la première écoute de 2, nouveau cru de Foxwarren, s’entrelacent admiration et déstabilisation car, après avoir tant aimé l’oeuvre solo intégrale d’Andy Shauf, notre souhait instinctif serait de retrouver ces atmosphères, ces ambiances, cette folk soignée et parfaitement produite qui lui est propre. Il n’y changerait rien que cela nous conviendrait, sauf que le natif du Saskatchewan n’est pas du genre à se satisfaire d’une méthode, ou à dérouler aujourd’hui les ficelles qui ont fait hier son succès.
[Sublime Frequencies Records]
Des sonorités intemporelles issues d'un petit label de la scène libyenne – une musique enregistrée dans les années 60 et 70, mais dont les racines semblent remonter aux cultures anciennes de la côte sud de la Méditerranée ! La plupart des morceaux regorgent de percussions en fond sonore, ainsi que de nombreuses lignes d'anches exotiques – avec des éléments changeants selon les morceaux, comme des touches d'oud, d'orgue à pompe et, parfois, de légères cordes – le tout agrémenté d'un chant d'une puissance majestueuse qui transcende les frontières du langage !
[Les couleurs du son Records]
Dans son dernier disque, Souffles, Naïssam Jalal invite d'autres instrumentistes à vent à venir dialoguer avec sa flûte traversière. Un album organique et aérien où la flûtiste continue de montrer ses talents de compositrice, de musicienne et d'ouverture.
[Rastapastarecords]
On ne sait pas grand-chose sur l’artiste connu sous le nom de De Frank Kakra – encore moins sur son nom de naissance et d’où il vient précisément. Quelques notes de pochette disséminées dans ses disques donnent un aperçu de sa carrière en tant que choriste et percussionniste sur la scène highlife des années 1970 au Ghana, notamment avec Vis-A-Vis, le groupe de K. Frimpong (Cubano Fiestas). Initiateur de plusieurs groupes dont The Professionals et The Diggit Ways, aux côtés de Sammy Copper, enregistrant dans toute l’Afrique de l’Ouest, RastaPastaRecords a déniché ses albums méconnus du grand public pour en faire une compilation.
[Spice Programmers Records]
Musicien-compositeur autodidacte, allie travail, musique, patience et passion. Loin de jouer à l’apprenti sorcier ou au bidouilleur solfégique, il appréhende chaque projet comme un challenge personnel qu’il se doit de surpasser pour toujours aller plus loin.
[Gondwana Records]
Pour son troisième album sous l’égide de Phi-Psonics, Ford-Young a orchestré une série d’enregistrements live au magasin de disques ''Healing Force Of The Universe à Pasadena''. Il y a façonné quatorze morceaux, largement composés sur l’instant avec un collectif de musiciens évolutif, transmettant magnifiquement ses idéaux de communauté et de paix intérieure.
