[Forever Living Originals Records]
Personne ne les voit venir. Ils débarquent comme un orage sec, sans crier gare Montparnasse, balancent leur disque et disparaissent dans la pénombre. Pas de promo, pas d’interview, pas de single, juste la musique et le mystère. SAULT vient de sortir 10, un album aussi sobrement nommé que profondément soul. Et une fois de plus, ils nous collent une claque sans prévenir.
[Nice Guys Records]
Le soleil de Rio n’a jamais brillé aussi fort dans les rues de Londres. Le lien humain entre Skinshape et Pedro s’est développé depuis plus d’un an maintenant, conduisant à une incroyable synergie musicale entre les deux artistes. Mostrando os Dentes est le deuxième projet né de cette collaboration, offrant une fois de plus un univers riche en couleurs et en émotions. Mélangeant des éléments de Bossa Nova, de MPB et de musique du monde, la touche distincte des deux artistes peut être ressentie dans chaque couche du voyage narratif de cet album.
[Mais Um Records]
Minyo Crusaders retravaillent des chansons folkloriques japonaises historiques (min’yō) avec des rythmes latins, africains, caribéens et asiatiques sur leur premier album « Echoes of Japan ». Chanté à l’origine par des pêcheurs (Kushimoto Bushi ; Mamurogawa Ondo), des mineurs de charbon (Tanko Bushi) et des lutteurs de sumo (Sumo Jinku), ces chansons abordent des sujets tels que le retour des esprits des ancêtres (Hohai Bushi), le plus petit oiseau du Japon (Toichin Bushi) et l’amour éternel d’une mariée pour le visage grêlé de son mari (Otemoyan), évoquant la nostalgie d’un Japon oublié.
[Needlejuice Records]
Claudi est un amalgame coloré et original de ses amours et influences : le jazz des années 20… « évidemment, Billie Holiday… le doo-wop… le punk… » Mettez tout cela ensemble dans le corps d'une artiste latino-américaine qui mélange les genres, obsédée par les livres pour enfants et possédant une créativité débridée et sans retenue, et vous obtenez Pinc Louds.
Compilations - Muriel's Treasure, Vol. 1 à Vol. 12 : Vintage Calypso from the 1950s & 1960s
[Cosmic Spy Music Records]
[Hausu Mountain Records]
Partagé entre Davis, en Californie, et Pampelune, en Espagne, le duo de James Ketchum et Leon Hu est le porte-flambeau d’une souche spécifique d’hypnagogie DIY qui a atteint son paroxysme au début des années 2010. Leur musique canalise la psych-pop prismatique des années 1970 et les cadres de composition du dub, du free jazz et de la musique new age dans les atmosphères brumeuses et la qualité de production artisanale de l'enregistrement lo-fi directement sur cassette dans l'esprit de l'underground expérimental américain.
[Touch and Go Records]
Sorti en 2004, le premier album de TV on the Radio est composé de neuf chansons qui traitent (sans ordre particulier) d’un mode de vie discordant, de la fausse représentation, de la façon dont rien ne peut être, de la vie, de l’après-vie, de l’amour et de l’amour « after hours ». Ce sont des chansons pop. Ce sont des chansons rock. Ce sont des chansons d’art. Des chansons indéniablement accrocheuses avec une production et des arrangements incroyables, un chant de champion (y compris des performances a cappella époustouflantes) et une foule d’extras qui font de cet album un album vraiment solide. Inclus 5 titres bonus inédits.
[Autoproduit]
Il eut fallu faire aussi long que ce triple album déguisé en compil de chutes et de faces-B des 5 dernières années pour rendre pleinement justice au talent d’Eddie Palmer, désormais seul aux manettes de Cloudwarmer. Toujours auréolés de titres évocateurs où la satire et l’humour, de préférence noir et pince-sans-rire, les instrus du New-Yorkais n’ont ici en effet pas grand chose à envier à ceux des meilleurs albums du projet sur cette période.
[Quindi Records]
Fortunato Durutti Marinetti : derrière ce pseudonyme aux résonances anarcho-futuristes, se dissimule – ou s’expose, c’est selon – Daniel Colussi, un songwriter d’origine turinoise, installé au Canada et qui est parvenu en quelques albums – celui-ci est déjà le quatrième – à édifier l’une des œuvres les plus originales et les plus passionnantes des années 2020.
[Transgressive Records]
The New Eves, quatuor de Brighton formé en 2021 et fraîchement signé chez Transgressive Records, débarque avec un premier album à la fois brut et mystique, baroque et tendu, pastoral et viscéralement contemporain. Leur musique est une messe païenne où une flûte bucolique s’accouple avec une ligne de basse post-punk, où les cordes dissonantes à la Velvet Underground soutiennent des chœurs de femmes inspirés autant par le collectif NYX que par les sorcières de Salem.
[Maple Death Records]
WoW écrit depuis 5 albums de magnifiques chansons, chantées en Italien, puisant dans ces racines, dans sa culture. S’inspirant des 60’s, années de gloire pour la canzona italienne où des voix de rêves telles que Mina et Patty Pravo étaient soutenues par une musicalité d’un autre monde.
[Autoproduit / EC Underground]
Le passionnant ''Love Story'' aux multiples approches rythmiques et mélodiques avait mis la barre très haut l’an passé chez EC Underground, mais si cette fois le Chilien Autotel se recentre sur une dynamique plus techno, c’est toujours avec une belle élégance que l’autodistribué Sequencer déroule ses motifs plus ou moins percussifs et polyrythmiques (Percmachine, Hello), hypnotiques (les minimalistes Old Groove et General Tern) ou planants (Maullín). Un nom à suivre assurément !
[Third Man Records]
Enregistrées sur bande analogique, les chansons dévoilent une voix très pure, autour de laquelle se posent des musiques superbement arrangées, mêlant cordes et cuivres, avec par instants un son très Motown. Des chansons joliment troussées, au charme rétro, baignées dans une ambiance romantique et mélancolique, avec aussi des passages très rythmés, très dansants. ''My Home Is Not in This World'' est un mariage réussi entre pop, country, folk, soul et R&B.
[Risco Records / Mr Bongo records]
Un mélange charmant et singulier de MPB, de Tropicália et d'indie, signé par une talentueuse auteure-compositrice-interprète, multi-instrumentiste et productrice qui deviendra plus tard l'une des stars internationales les plus brillantes du Brésil. « Mormaço Queima » a un style cool, décontracté et affirmé, qui rappelle des groupes des années 90 comme Pavement. Les arrangements sont fluides et décontractés.
[Radio Martiko Records]
Ce premier volume d’une série de deux volumes présente une sélection des meilleurs enregistrements des premiers Syliphone Les chansons démontrent non seulement l’essence de la politique d’authenticité de la Guinée et de la Révolution culturelle qui a suivi, mais aussi la confluence des styles musicaux de Cuba, du jazz, du highlife et des diverses influences des groupes culturels guinéens.
[Strut Records]
La DJ, productrice et curatrice colombienne basée à Berlin nous plonge dans l’ambiance des sound systems qui font danser la côte caraïbe de la Colombie. C‘est notamment à Carthagène et Barranquilla que la culture de la sonorisation de rue s’est développée dans les années 70 sur la côte caraïbe de Colombie. Les picós (du mot anglais "pick-up") sont au cœur des fêtes des quartiers populaires. Plus qu'un mouvement musical, c'est un mode de vie. Chaque quartier possède son Picó et son identité sonore, vibrant entre Champeta, Highlife, Soukous, Mbaqanga, Zouk, Soca et Cumbia.
[Four Flies Vaults]
Conçu par le maestro Gianfranco Reverberi et ses collaborateurs, Animalia est un autre joyau classique de l’âge d’or de la library music italienne des années 70. Cette collection ludique a été composée spécifiquement pour les dessins animés et les émissions de télévision pour enfants, présentant un mélange unique de jazz-lounge, de bossa nova et d’orchestration comique. Le synthétiseur Moog occupe le devant de la scène, imitant avec humour divers animaux et ajoutant un charme fantaisiste à chaque morceau.
[Def Pressé Records]
Impossible de faire oublier le chef-d’oeuvre d’anticipation psyché ''Strange Planet'' à moins d’en prendre le contrepied, et c’est justement ce que fait Tom Caruana avec ce premier long format en 3 ans Après Blockhead ou Damu The Fudgemunk, c’est donc cette fois au Britannique que l’écurie londonienne Def Pressé a confié les clés du catalogue de la compagnie de library music KPM, et c’est peut-être lui qui en fait l’usage le plus atypique finalement.
[International Anthem]
Pour ce troisième album personnel après de multiples collaborations, notamment au sein du label International Anthem dont on relaie régulièrement les sorties, toujours à la lisière du jazz et du folklore afro-américain, toujours avant-gardiste, toujours intéressant, Ben Lamar Gay explore plus loin encore les paysages mélancoliques de son imagination. Entre chant rituel, gospel, free jazz et spoken word habité, la musique de l’Américain est radicale et indocile. Accompagné de ses camarades habituels, Tommaso Moretti à la batterie, Matthew Davis au tuba, Will Faber à la guitare, et d’une petite chorale, le trompettiste, multi-instrumentiste et chaman veut nous faire goûter les joies de l’ambiguïté, entre humour et horreur, mélodies et dissonances, grooves et arythmie
[Sub Pop Records]
Forth Wanderers est un quintet du New Jersey que je découvre avec cet album. Et c’est une belle surprise : The Longer This Goes On dévoile un son indie rock parfait, entre mélodies accrocheuses, guitares légèrement râpeuses et une dose de mélancolie parfaitement dosée qui transparait notamment dans la manière de chanter d’Ava Trilling, donnant ainsi un joli relief aux morceaux. Sans rien révolutionner, Forth Wanderers livre là un disque touchant et vraiment attachant.
[Leaving Records]
"Pulse" est le premier album de Qur’an Shaheed pour Leaving Records – en tant que pianiste, poète et chanteuse de Pasadena, basée à Inglewood – elle fusionne une formation classique formelle avec un profond engagement envers l’improvisation. Guidé par des jaillissements de vocalisations instinctives et jazzy et des paroles qui incantent les rêves d’un avenir exalté, Pulse transcende les genres, capturant un voyage vers la présence, la révélation et une poétique libérée du son.
[Colorfield]
Le batteur californien Joey Waronker et le producteur Pete Min signent avec King King un album instrumental ambitieux, où le jazz Californien croise les structures complexes du post-rock de Chicago. Une œuvre subtile, planante et audacieusement construite.Au total, 10 titres, qui reposent sur l’improvisation où rien n’est figé. Le jazz y flirte avec le psychédélisme, la musique progressive, la musique contemporaine. Le groove se déploie par couches subtiles, le tempo accélère puis ralentit dans un même morceau, les mélodies apparaissent puis s’évaporent dans un décor sans cesse changeant. On l’aura compris, King King est un disque exigeant et sophistiqué.
